Joyce Carol Oates
03/2017 – Rey
On commence comme un roman policier, avec ce qui semble être les derniers instants du narrateur. Puis, on suit dans un long flash back Andrew Rush, auteur de polars à succès. Voilà quelqu’un de satisfait ; de sa carrière, de sa famille, de sa maison, de sa vie quoi ! Pour pimenter son existence, il a décidé il y a quelques années, en cachette de tous, d’écrire sous un pseudonyme des romans policiers plus trashs. L’écriture et les intrigues du Valet de pique sont moins soignées mais Andrew laisse ainsi s’exprimer sa part sombre. Cela le satisfait aussi beaucoup !
Jusqu’au jour où il reçoit une lettre du tribunal, le convoquant pour une audience. Il serait accusé de « vol ». Ne supportant pas d’ignorer le motif exact de la plaignante, ni la plaignante d’ailleurs, l’auteur va commencer à éprouver un sentiment d’injustice insupportable et va entamer une lente descente aux enfers. Ce sera l’occasion pour nous de comprendre qui il est vraiment et ce qu’il se cache à lui-même, ses mensonges intimes.
Ce roman se lit tout seul. C’est un mélange d’humour et de tragique par le ridicule de certaines situations, et les conséquences d’actes apparemment dérisoires. Il y a aussi une réflexion sur la difficulté d’écrire et l’isolement que cela implique. Oates écrit énormément et connaît bien ce que vit le personnage. Pour moi ce n’est pas un roman policier car il n’y a pas d’enquête, pas d’inspecteur.
On se demande si Oates a demandé l’autorisation de Stephen King pour le nommer tant de fois dans son livre, à moins qu’elle ne le connaisse personnellement…
Karine (Médiathèque de Meyzieu)