Polina Panassenko
19/08/2022 – Les Éditions de l’Olivier
Née à Moscou, la jeune Polina arrive à Saint-Etienne et devient du jour au lendemain « Pauline ». Toute une vie où la Russie et la France s’entrechoquent.
Entre bataille juridique et flashs back de son enfance, l’autrice nous entraîne dans son récit familial, à la recherche de cette enfance passée, mais où ses origines n’ont jamais cessé de la suivre. Comme une double personnalité qui ne l’a jamais quittée : Polina au sein de sa famille, mais Pauline à l’école. Une quête d’identité qu’on traverse aux côtés de l’autrice et qui révèle chaque difficulté de ce parcours du combattant pour retrouver son prénom, le vrai, le sien. D’une authenticité bouleversante.
Polina Panassenko, une plume remarquable, qu’on ne veut pas quitter.
Laurine
Polina.
Pauline.
Si le prénom d’une personne fait son identité publique, il est aussi le terreau de l’intime, le verrou gardien de l’identité.
Polina est née en URSS ; quand s’effondre le géant soviet, elle est encore petite. Ses parents quittent le pays, l’emmènent loin de la violence.
En France. Nouveau foyer les accueillant, à condition de se fondre dans la masse. Intégration par la dissolution, lentement mais sûrement.
Tranche de vie, texte à la langue tour à tour lapidaire et tendre, déclaration d’amour de l’autrice à elle-même, à sa famille et à ses racines, Tenir sa langue est un roman tranchant et doux, émouvant souvent.
D’une honnêteté pure, c’est une scansion délicate mais grave, pour le droit aux origines.
Alexandre