Eric Fottorino
Gallimard – août 2021
Comme sa fille Elsa, Eric Fottorino convoque la littérature pour nous parler d’un monde qui ne veut pas mourir. Par la beauté du texte et la profondeur de sa réflexion il rend la fiction du roman plus vrai que le réel.
Magnifique histoire de Brun et Mo père et fils. Le domaine de Soulaillans dans un Jura rude et splendide est toute leur vie. Ils y vivent, aiment et travaillent depuis des générations. Sauf que père et fils ne sont pas d’accord, le père va mourir d’avoir tant utilisé de pesticides, le fils veut revenir à une agriculture plus biologique, plus nature.
« Cet homme qui marche en semant à la volée met fin à la nuit des temps. En semant, l’homme s’enracine . En croyant, il s’accroît. »
Pour se racheter Brun décide de couvrir une partie de ses champs d’éoliennes ! Encore une fois il est dans l’illusion de la modernité. Mo va s’opposer de toutes ses forces à ce projet il devient ainsi le dernier des Mohicans !
Il y a un grand suspens et une fin éblouissante à ce roman d’espoir, l’espoir d’un avenir à visage humain, enfin.
« Le passé vole au secours du présent. Comme le lac Erié, comme les montagnes et les rivières des Maoris, les Soulaillans vont renaître de leurs plus anciennes cendres. Mo se dit les paroles du chef indien Seattle, » vous ne possédez ni la fraicheur de l’air ni le miroitement de l’eau ». Il ajoute pour lui : ni la lumière du couchant sur les blés. »
Comme Mo, le héros de Mohican, nous sommes tous devenus des « Mohicans »
Vite un prix aussi pour ce roman !
Suzette