Eric Fottorino
08/2021 – Gallimard
Brun et son fils, Mo, vivent ancrés dans leurs terres jurassiennes ancestrales. Celle qui les nourrit et pour qui ils donnent leur vie. Au point d’en mourir comme Brun et d’autres avant lui. Mais avant de quitter cette terre, Brun veut tenter de réparer ses erreurs passées et mortelles (chimie polluante) : il donne son accord pour l’installation d’éoliennes (énergie dite propre). Mo s’y oppose, lui qui pourtant tente de convaincre son père du bien fondé d’une agriculture en accord avec la nature, il soupçonne que ces éoliennes sont encore une fausse bonne idée.
Mais ce récit est surtout celui de l’attachement viscéral à une terre sur plusieurs générations. Chaque père s’accroche à ses traditions, à ses racines. Chaque fils veut améliorer les choses (a-t-il le choix ?). Discorde et conflits intergénérationnels… L’agriculture à l’ancienne, le passage à l’industrialisation, puis le retour aux méthodes naturelles, en un siècle, le monde paysan a subi de nombreux revers. A chaque fois, on en annonce la fin… Et pourtant ils résistent et persistent.
C’est aussi l’histoire d’un amour discret et taiseux qui s’exprime enfin, maladroitement : un père et un fils qui apprennent à se connaître.
C’est un récit poignant d’une filiation qui va au-delà des mots, d’un attachement inconditionnel à la terre décrit superbement par Eric Fottorino. Un bel hymne à la nature.
Sandrine