Jessie Burton
03./2017 – Gallimard
Voilà cinq ans qu’Odelle Bastien, jeune fille née à Trinidad, dans les Caraïbes, est arrivée à Londres. Elle travaille dans un magasin de chaussures mais elle s’ennuie et rêve de devenir écrivain.
Au cours de l’été 1967, Odelle postule pour être secrétaire dans une grande galerie d’art près de Piccadilly. Elle a 26 ans et cet emploi pourrait bien changer sa vie. Dès lors, elle se met au service de Marjorie Quick, une femme fascinante qui la pousse à écrire et qui l’aide même à faire publier une nouvelle. Elle rencontre aussi Lawrie Scott, un jeune homme charmant qui possède un magnifique tableau représentant deux jeunes femmes et un lion. De ce tableau il ne sait rien, si ce n’est qu’il appartenait à sa mère. En présentant la mystérieuse toile à Marjorie Quick, cette dernière semble bouleversée en le découvrant.
Quel est donc le secret de ce tableau « Les filles au lion » attribué à Issac Roblès, un peintre espagnol ? La jeune femme décide d’enquêter .
Sa quête va la mener en 1936, au cœur de l’Andalousie, alors que la guerre d’Espagne s’apprête à faire rage. C’est là, dans un village près de Malaga, que se sont installés un marchand d’art juif d’origine viennoise, Harold Schloss, son épouse Sarah, une riche héritière anglaise mélancolique, et leur fille Olive, qui a 19 ans et qui aspire à peindre. Elle est reçu dans une école d’art à Londres mais n’ose pas le dire à ses parents. Elle se cache dans le grenier de la maison pour peindre. Son père n’imagine même pas qu’un grand peintre puisse être une femme. Tous trois sont bientôt rejoints dans leur villa délabrée par deux jeunes gens du coin, Teresa Roblès, et son frère Isaac, un jeune républicain fougueux qui est peintre lui aussi.
Le roman alterne donc entre les deux époques. Au fur et à mesure du récit s’explique la genèse du tableau.
A travers ces deux histoires, Jessie Burton évoque la société londonienne des années 60 marquée par l’émancipation des femmes mais aussi le racisme que subit notre jeune caribéenne. Elle mêle aussi dans son récit, les prémices de la guerre d’Espagne avec la montée du nationalisme.
Les filles au lion est aussi un magnifique portrait de deux femmes qui se battent pour gagner le droit de se consacrer à leur passion.
Ce roman vous capte et vous transporte avec beaucoup de bonheur dans un univers que nous n’avons pas envie de quitter.
C’est une belle plongée dans le monde de l’art.
Sophie (Médiathèque de Meyzieu)