Viola Ardone
08/2022 – Albin Michel
Merci, merci Viola Ardone pour ce magnifique second roman. J’avais adoré son premier roman, Le train des enfants, alors autant vous dire que j’étais impatiente de lire celui-ci et qu’une fois de plus, on se laisse emporter par son histoire, ses personnages attachants et son style. Je l’ai dévoré en deux jours !
Nous voilà à Martorana un petit village en Sicile dans les années 1960. Village où règne les cancans, la religion et les traditions. Oliva Denaro 15 ans, aurait préféré naitre garçon comme son frère jumeau Cosimino, parce qu’il peut faire bien plus de choses qu’elle. Oliva est une jeune fille pleine de vie, qui aime travailler au potager avec son père Salvo, attraper des grenouilles et des escargots pour les vendre au marché, courir, sauter, se salir et jouer avec son ami Saro. Cependant lorsqu’on a « son cardinal », comme dit sa mère, fini la liberté, il faut suivre les règles du cardinal : marcher en regardant tes pieds, filer droit et rester à la maison. Brillante à l’école, elle souhaiterait continuer ses études, comme son amie Liliana. Liliana qui est vu d’un mauvais œil par la mère d’Oliva, parce que son père est communiste. Elle est éprise de liberté, n’a aucune envie de se marier, veut aller loin dans sa vie et rêve de devenir députée au Parlement. Amalia la mère d’Oliva qui dicte des règles pour tout, n’est pas de cet avis, une jeune fille doit se marier et se plier aux règles, comme sa sœur Fortunata, parce qu’une « femme sans mari est comme une moitié de ciseaux : elle ne sert à rien » … mais il faut faire attention « Une fille, c’est comme une carafe : qui la casse la ramasse » comme elle aime lui répéter.
Puis brusquement tout bascule lorsque le fils du pâtissier, Paterno Giuseppe, croise son chemin et commet l’irréparable, parce qu’il est certain que la loi est de son côté et qu’il peut obtenir ce qu’il souhaite : après le mariage, délit éteint pour la loi, honneur réparé pour la fille.
Mais c’est sans compter l’envie de liberté d’Oliva qui, épaulée par son père et le reste de sa famille, va se rebeller jusqu’au bout pour rester libre et défier les lois écrites et non écrites de l’honneur et du déshonneur. Parce qu’il en faut du courage, mais l’histoire d’une femme, c’est l’histoire de toutes les femmes.
Alors tant pis si au village, il y aura ceux qui diront elle a bien fait et ceux qui diront elle n’aurait pas dû. Oliva, elle, a choisi la liberté.
Albane