Ma Jian
08.2014 – Flammarion
Meili est une jeune paysanne née au cœur de la Chine, mariée à l’instituteur du village. Ils ont une petite fille, mais pour Kongzi, son mari, le devoir d’un descendant de Confucius est de donner naissance à un fils, afin de perpétuer la lignée.
C’est là que réside le problème. La politique de l’enfant unique est intraitable en Chine, et le planning familial fait la chasse aux contrevenants, pratiquant des avortements forcés, ainsi que des stérilisations massives. Dès lors, une vie d’angoisses et de vagabondage attend Meili.
Elle qui ne rêve que d’une vie paisible et d’indépendance, n’est même pas maître de son propre corps. Quand il n’appartient pas à son mari, c’est à l’Etat qu’elle doit rendre des comptes. Mais Meili est forte et attachante. Elle n’aura de cesse de se battre pour ce qu’elle croit être juste, et ce malgré les embuches.
Ce roman rend compte du mode de vie des chinois, et dénonce les violences faites aux femmes aujourd’hui encore. Tandis que nous avons l’image d’une Chine industrialisée, Ma Jian nous montre que c’est en réalité un pays en grande partie rural, où atterrissent nos déchets électroniques qui sont ensuite démantelés à la main par des hommes et des femmes sans protections aucunes. Un pays pollué, où les chinois ne semblent pas être libres d’aller et venir comme bon leur semble, de mener la vie qu’ils souhaitent, étiquetés paysans à vie.
Laura