Grégoire Delacourt
Grasset – août 2020
Cette sortie de la rentrée littéraire sort du lot par son titre surprenant, tiré d’un poème de Louis Aragon. L’écriture, on le découvre vite, ne manque pas non plus de poésie. Grégoire Delacourt ne revient pas à la ligne pour ses dialogues qu’il intègre pleinement au chapitre dans des phrases souvent courtes et incisives. L’histoire, profondément ancrée dans la brûlante actualité française, l’y invite.
Pierre est un Gilet Jaune révolté face à un système qui l’étouffe, incapable de jouer son rôle de père avec Geoffroy. À la marge des codes sociaux, Geoffroy trie tout par couleurs, ne comprend que le calculable et ne supporte pas le contact à part celui, protecteur, de sa mère Louise. Mais à treize ans il doit grandir dans un monde qui ne lui est pas adapté. Une fille, Djamila, le rejoint dans sa bulle et ensemble ils luttent pour la douceur face à la vitesse et à la violence du monde moderne. Comme un câlin dans une manif, devant un incendie, sur un champ de bataille.
La quatrième de couverture le dépeint assez fidèlement et c’est un livre qui bouillonne d’humanité, de cultures, d’histoires personnelles entremêlées dans une Histoire globale qui se plaît tellement à effacer les vécus et l’espoir.
Nathan