Dea Liane
18/08/2023
L’Olivier
Un titre énigmatique pour un premier roman qui l’est tout autant.
Georgette. Ce nom, nous le lisons du début à la fin du roman. Il nous accompagne et nous livre un puissant récit. Le récit de vingt-six séquences tournées en caméra, où l’enfance de Dea s’anime sous nos yeux. Georgette, c’est une seconde mère pour Dea, mais également la “bonne” de la famille. Un terme réducteur pour tout ce qu’elle représente, loin d’être contenu dans ce simple mot. Lorsque Dea a 13 ans, Georgette part fonder sa propre famille. Treize années passées ensemble. Des étapes importantes, des moments précieux qui prennent fin. Un coup de massue pour la jeune fille. Comment comprendre ce départ brutal et accepter cette absence assourdissante ?
Des chapitres comme autant de séquences devant lesquelles nous devenons spectateurs et témoins de cette présence rassurante. Georgette, c’est aussi ses mains fortes, de tendres souvenirs partagés mais aussi et surtout la langue maternelle de Dea : l’arabe.
Un attachement et un amour qui nous sont donnés à voir, à lire grâce à la plume légère mais et frappante de l’autrice, non sans rappeler celle de Polina Panassenko. Dea Liane pose le cadre et nous embarque à ses côtés, pour une plongée dans ses souvenirs. Une écriture délicate et qui vous frappe de plein fouet. A la fois déchirant et délicat, on se laisse entraîner au cœur de cet amour profond. Un récit intime décrit avec une force de frappe puissante et des mots choisis avec justesse. Une lecture sous le signe des souvenirs et des traces laissées par les rencontres qui nous construisent et qui nous changent à jamais.
Laurine