Patrick Modiano
Gallimard – octobre 2019
De tous les écrivains qui ont interrogé la mémoire, réelle ou rêvée , Patrick Modiano est sans doute le plus grand (par la taille) le talent et le prix Nobel !
Depuis son premier roman : La place de l’étoile paru en 1968, il déambule à la manière d’un explorateur mélancolique dans le passé .
Avec subtilité il fait surgir de « La place de l’étoile » à la fois le Paris de l’après guerre et l’étoile jaune de l’occupation.
Ici : » Encre sympathique » qui reste incolore donc invisible tant que l’on ne la soumet pas à l’action d’un réactif.
Et c’est exactement le sujet et le coeur du roman !
Une enquête mémorielle qui essaye de tromper l’oubli.
Et l’enquête pour retrouver Noëlle Lefebvre qui d’ailleurs ne s’appelle peut être ni Noëlle, ni Lefebvre ! Disparue sans laisser d’adresse n’est qu’un prétexte pour un jeune homme de vingt ans qui rêve de devenir écrivain ! Il y a une étrangeté ,parmi d’autres dans ce roman : écrit à la première personne il passe subitement à la troisième personne page 110 !!!!
« Rome était une ville qui avait le pouvoir d’effacer le temps et aussi votre passé ,comme la légion étrangère. »
« L’immense et compliqué palimpseste de la mémoire » (Baudelaire )
« Le ciel est , par dessus le toit
Si bleu si calme
Un arbre par-dessus le toit Berce sa palme .
Qu’as-tu fait ,
O toi que voilà
Pleurant sans cesse
Dis , qu’as-tu fait , toi que voilà ,
De ta jeunesse ? » (Verlaine)
Suzette S