Elif Shafak
Flammarion – Janvier 2020
Si on commençait un roman par la fin ? Si on parlait de toute une vie sans suspense, sans surprise, en acceptant d’emblée son issue ? C’en est presque une libération. Et pourtant, on suit l’aventure, on parcourt les lignes, on rit, on est ému, on tape dans ses mains, comme si on y croyait encore. Peut-être parce que la fin n’est pas si définitive ?
Tequila Leila revoit sa vie défiler dans son esprit depuis la benne à ordure dans laquelle elle gît, morte. Une vie faite de volonté tenace, de rencontres, de désillusions, d’accidents, de peine, de force brute face à tous les coups qu’elle reçoit.
En mettant sur le devant de la scène celles et ceux qui sont toujours poussé.es au fond, dans les coulisses, Elif Shafak redonne de l’humanité aux chiffres que l’on accumule, aux destins que l’on refuse de voir, à toutes les ombres qui peuplent le monde. Un roman magnifique.
Clémence