Marc-Alexandre Oho Bambe
23/08/2023
Calmann-Levy
Ce roman, c’est d’abord une histoire d’amour avec le jazz. Le jazz comme musique de l’âme, qui apaise les maux et qui fait vibrer tout notre être. Le jazz comme cri d’espoir, comme cri de combat. Mais le jazz aussi qui vous consume. Ce roman c’est aussi de l’amour, beaucoup d’amour entre Jaromil et Maisha qui verront naître de cette union, la petite Indira.
Ce roman se lit comme on écoute une musique. On se laisse entraîner par les mots de l’auteur, par les histoires d’amour multiples, par les voyages et surtout par les sensations que cette musique intense procure. Ce roman c’est d’abord Jaromil qui, un jour, reçoit un paquet dans lequel des lettres, des cassettes y sont entassées, mais aussi la seule et unique photo qu’il verra de son père. Des lettres comme autant de souvenirs qui vont nous faire retracer le meilleur et le pire des années de sa vie. Des souvenirs toujours bien gardés par son père, que Jaromil n’a jamais connu. Un père toujours qualifié d’absent, accusé de l’avoir abandonné. Aux côtés de Jaromil, nous partons donc en quête de réponses à travers sa vie, le jazz et l’amour.
Au fil des pages, la vie de Jaromil défile sous nos yeux avec les mots de son père à travers les lettres. Des mots qui lui souffleront une émotion vive et l’idée, à son tour, d’écrire à sa fille. De lui dire l’amour qu’il lui porte et lui dire de vivre intensément, mais surtout, librement. Poétique, ce roman est une ôde à l’amour et aux complications qu’il peut engendrer. Une ôde à la folie qui consume, mais à la liberté qu’elle procure. Une liberté si souvent mise à mal puisque l’auteur évoque le mouvement Black Lives Matter aux Etats-Unis. Un racisme vécu par Jaromil et son groupe, le KGB (Kilimandjaro Groove Band), qui semble s’accentuer avec les années.
Des messages forts, énoncés avec beaucoup de poésie, de mots percutants. Des mots à vous couper le souffle. Des mots utilisés avec justesse, pour nous délivrer un véritable hymne à la vie, à la famille et à la musique.
Laurine