Jacky Schwartzmann
10.2017 – Seuil
Demain c’est loin, c’est le titre d’une chanson des rappeurs IAM (2015). 9 minutes d’un réalisme grave et sans concession…
Jacky Schwartzmann, lui, a fait le choix de l’humour, cynique et grinçant, certes, de celui qui n’est pas dupe et qui se joue des stéréotypes. Et il l’assume totalement, provocateur tant par les idées qu’il émet (en disant tout haut ce que beaucoup pensent tout bas), que par son écriture (argot, que l’on appelle pudiquement « langage des cités »).
François Feldman (après Alain Souchon dans son précédent roman, c’est Feldman qui en prend pour son grade… et oui, il faut dire que l’auteur s’appelle Schwartzmann-Feldman) est ce que l’on peut appeler un looser. Ses idées grandioses qui vont cartonner n’ont qu’un résultat : des RV plus que houleux avec sa conseillère financière.
Par un dramatique concours de circonstances, il va cependant devoir se rapprocher de cette femme qu’il déteste profondément (et réciproquement).
Une course poursuite rocambolesque ? Oui, mais surtout une belle leçon d’humanité : quand deux mondes stéréotypés se rencontrent et n’ont d’autre choix que la sincérité, cela fait voler en éclat toutes les idées reçues !! Quand il n’y a plus rien à perdre, les voiles tombent.
Une langue qui peut choquer… mais qui finalement permet d’énoncer (dénoncer ?) quelques réalités parfois dissimulées sous nos carapaces bien-pensantes. Que l’on soit d’accord ou pas avec le cynisme un peu lourd de François Feldman ou les préjugés coincés de sa banquière… ce texte au rythme endiablé ne vous laissera pas indifférent !!! On ne peut que s’attacher à ces héros malgré eux d’une aventure décoiffante.
Et cerise sur le gâteau pour les Majolans : Meyzieu est un des lieux stratégiques de ce roman !!!!
Sandrine
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