L’art de perdre

Alice Zeniter
08/2017 – Flammarion

Il faudra attendre la 3^ème génération pour délier les langues…

Naïma est une jeune Parisienne, qui travaille dans l’Art. De l’Algérie, elle ne sait rien. Son grand-père Harki et son père ne lui en ont jamais parlé. Peut-être n’a-t-elle jamais posé de question…

C’est pourtant par son regard que nous allons suivre ces 3 générations : Ali, le kabyle et sa femme Yema, Hamid, arrivé enfant en France puis elle.

Nous allons découvrir comment Ali a fui l’Algérie et est arrivé en France, ce pays dont il ne connaît pas la langue. Les camps puis les HLM… Le mal du pays, l’incompréhension, la honte, la colère, cet exil est pesant. L’avenir, ce sera pour ses multiples enfants.

Hamid va prendre son destin en main. Apprendre la langue, être le meilleur à l’école… S’il n’a pas tout compris de cette fuite, il décidera de tout faire pour être « chez lui » dans ce pays qui l’accueille.

Sa fille, Naïma, un jour, décide de renouer avec ses racines…

Une magnifique écriture pour nous plonger dans l’histoire de cette guerre qui ne veut pas en prendre le nom. Le silence est rompu, les destins se racontent. Ce roman nous permet de mieux comprendre l’enchainement des événements, la situation difficile des Harkis, la complexité d’une intégration que personne n’a souhaitée. Avec douceur et bienveillance, Alice Zeniter pose la question des origines, du poids de l’héritage familial, de l’exil, de l’identité…

Sandrine