Sophie Avon
09/2016 – Mercure de France
Magnifique roman qui nous propose un voyage intérieur et maritime.
Lili, 20 ans au début des années 80 part avec Paul son frère pour un voyage sur Horus, un voilier retapé. « Nous avons appareillé au mois d’août. Nous avions un peu plus de vingt ans et chacun partait pour des raisons différentes. Sait-on jamais pourquoi on décide de filer à l’autre bout de l’océan ? »
D’autres personnes les rejoignent, puis les quittent pour poursuivre leur propre route. Le voyage dont les escales se succèdent (Canaries, Dakar, Recife, Salvador, Rio, Ilha Grande) avec de belles descriptions des coins de paradis et des belles rencontres humaines qui ponctuent le récit.
Avec un style sans prétention et sans être pompeux rend accessible le monde de la voile et de ses codes. Pas de mal de mer en vue, juste une magnifique impression d’avoir partagé ce voyage fantastique, tout en étant confortablement assise dans mon fauteuil…
« Nous sommes libérés d’une existence qui nous assomme, exemptés du poids social, délivrés des mirages de la réussite, soulagés de tous les boulets de l’humanité, et plus encore : affranchis de la rotation terrestre et du temps dont nous modifions la course en poursuivant l’autre hémisphère, échappés de la longue chaîne des hommes dont nous avons choisi de nous exclure momentanément, jusqu’à notre filiation dont nous avons rompu le câble de transmission, la suite naturelle. Nous sommes le chaînon manquant, le mouton noir transformé en oiseau, l’animal domestique converti en poisson volant. Nous planons. »
Florence